domenica 16 gennaio 2011

Quimper Musée des beaux-arts 4 august 2010







Chassériau, Portrait de mademoiselle de Cabarrus Situé au coeur de la capitale cornouaillaise, face à la cathédrale Saint-Corentin, le musée des beaux-arts de Quimper a été créé en 1864 à la suite du legs consenti à sa ville natale par le comte Jean-Marie de Silguy de sa remarquable collection de peintures et de dessins.

L'unique exigence du généreux donateur était qu'un musée soit construit pour l'accueillir. Bâti sur les plans de l'architecte Joseph Bigot, à qui l'on doit aussi les flèches de la cathédrale, le musée de Silguy est ainsi inauguré en 1872.

Après une première rénovation en 1976, le musée a fait l'objet de 1991 à 1993 d'importants travaux d'extension et de restructuration qui ont permis, outre l'accroissement des surfaces d'exposition et l'aménagement de nouvelles structures d'accueil, de reconstituer selon sa disposition initiale l'ensemble du décor réalisé par Lemordant en 1905-1909 pour les salles à manger de l'hôtel de l'Epée à Quimper. L'ensemble des travaux a été dirigé par l'architecte Jean-Paul Philippon.

Enrichi progressivement par divers dons, legs, dépôts et achats, le musée des beaux-arts de Quimper compte aujourd'hui parmi les plus riches musées de Bretagne et de province. Issue pour l'essentiel du fonds de Silguy, la collection de peintures anciennes se répartit entre les Ecoles du Nord qui forment un ensemble particulièrement riche et cohérent (Van Haarlem, Rubens Van Mol, de Grebber...), l'Ecole italienne moins homogène mais néanmoins de grande qualité (Bartolo di Fredi, Dell'Abate, Guido Reni, Solimena...) à laquelle il convient d'ajouter trois chefs-d'oeuvre isolés de l'Ecole espagnole des XVIIe et XVIIIe siècles et l'Ecole français, particulièrement riche pour les XVIIIe et XIXe siècles (Boucher, Fragonard, Hubert Robert, Labille-Guiard, Meynier, Chassériau, Corot, Boudin...).

Constitué dès les années 1870, à partir de dépôts de l'Etat ou d'achats au Salon annuel, le fonds de peintures d'inspiration bretonne constitue l'un des points forts de la collection quimpéroise et l'une des priorités de l'actuelle politique d'acquisition du musée. Un ensemble important de peintures, souvent de grand format, illustre les différents thèmes qui depuis le début du XIXe siècle fascinent les artistes : le légendaire avec Luminais et Yan' Dargent, les paysages maritimes avec Gudin ou Regnault, la vie quotidienne et religieuse avec Perrin, Leleux, Guillou et Jules Breton. Malgré l'absence de Gauguin, l'Ecole de Pont-Aven constitue l'une des autres grandes richesses du musée avec des oeuvres de réputation internationale de Sérusier, Bernard, Maufra, Meyer de Haan... auxquelles il convient d'ajouter quelques oeuvres nabies (Lacombe, Vallotton, Denis...) et symbolistes (List, Harrison...).

Une séquence consacrée à la peinture en Bretagne des années trente à aujourd'hui (Gruber, Tal Coat, Bazaine, Asse, Dilasser...) complète et prolonge cet ensemble. La sculpture bretonne de la première moitié du XIXe siècle est également représentée au musée par un ensemble significatif d'oeuvres du bigouden René Quillivic. Un hommage est par ailleurs rendu au poète et peintre quimpérois Max Jacob (1876-1944) dont la vie et l'oeuvre sont illustrés par un ensemble de dessins, gouaches, photographies, lettres et manuscrits qu'accompagnent quelques oeuvres (gravures, dessins, peintures, céramiques...) de ses illustres amis (Picasso, Cocteau, de Belay, Léonardi, Jean Moulin...).

Max Jacob, biographie

Fils d'un tailleur établi à Quimper, Max Jacob entreprend, après de brillantes études secondaires, des études à l'Ecole coloniale à Paris. Il les abandonne au profit de la critique d'art, écrivant sous le pseudonyme de Léon David dans le Moniteur des Arts. La fréquentation des ateliers et des expositions lui permet de rencontrer Picasso en 1901. Le peintre catalan habitera chez Max Jacob à partir de 1902, avant que ce dernier aille rejoindre en 1907 la rue Ravignan à Montmartre, peu après l'installation du peintre au Bateau-Lavoir.

Max Jacob est alors le témoin privilégié de la naissance du cubisme, assistant en particulier à la genèse des Demoiselles d'Avignon. Il se lie alors avec Juan Gris, Apollinaire, Braque ou André Salmon. Après des contes pour enfants, Max Jacob entreprend de réinventer la poésie en prose : Saint-Matorel (1911) et le Siège de Jérusalem (1914), illustrés par Picasso et les Œuvres burlesques et mystiques du frère Matorel (1912) avec des dessins de Derain, tous trois édités par Kahnweiler, précèdent le célèbre Cornet à dés (1917) édité à compte d'auteur.

Jusqu'en 1921, Max Jacob fréquente la bohème montmartroise et se lie avec la plupart des écrivains et artistes du moment. L'amitié de Cocteau sera indéfectible ; Modigliani fera de lui des portraits émouvants.

Deux apparitions du Christ (la première sur le mur de sa chambre en 1909, le seconde en 1914) le convainquent d'abandonner la religion juive pour la foi catholique. Le baptême aura lieu l'année suivante sous le regard de son parrain Picasso. Sa vie sera désormais différente.

De 1921 à 1928, il s'installe dans l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, où il demeurera de nouveau à partir de 1935, et jusqu'à sa mort en 1944. Il écrit d'innombrables méditations religieuses et dessine des scènes inspirées par la Bible.

Parallèlement à son œuvre d'écrivain, essentiellement des poésies où il démontre son incomparable talent de jongleur de mots (La Défense de Tartuffe, 1919, Cinematoma, 1920, Le Laboratoire central et le Roi de Béotie, 1921, L'Art poétique et Le Cabinet noir, 1922, Filibuth ou la montre en or et La Couronne de Vulcain, 1923, etc...). Max Jacob, qui s'était essayé à la peinture à son arrivée à Paris, va se consacrer de plus en plus à cet art.


A partir de 1919, il exposera régulièrement ses gouaches qui lui procureront les ressources que l'écriture ne lui apporte pas. Elles sont inspirées par des paysages de Bretagne, de Paris ou du Val de Loire, par les fresques romanes qu'il admire ou par les scènes de cirque qu'il affectionne particulièrement.

Durant la période du Bateau-Lavoir, il avait adopté une technique faite de formes géométriques, qui n'était pas sans relations avec le cubisme. Il la reprendra dans les dernières années. Son art se partage alors entre des gouaches à l'expression spontanée et d'autres copiées d'après des cartes postales, plus alimentaires et plus banales.


Durant toute sa vie, Max Jacob a par ailleurs été un "découvreur" de talents, encourageants peintres, écrivains et musiciens, écrivant des préfaces ou servant d'intermédiaire avec ses amis et relations. André Malraux, Paul Dubuffet, Roger Toulouse, Josep de Togorès, Francis Poulenc, Henri Sauguet, Christopher Wood ou Giovanni Leonardi lui sont tous plus ou moins redevables.


De 1928 à 1935, de retour à Paris, Max Jacob s'abandonnera aux mondanités et au dandysme, entouré de toute une génération de jeunes poètes comme Marcel Béalu, Michel Manoll ou René-Guy Cadou, qui voient en lui, à travers Le Cornet à dés, l'inventeur de la modernité. Sa correspondance est considérable.


Max Jacob va consacrer ses dernières années, particulièrement douloureuses, à prophétiser la catastrophe qui s'annonce. Bien qu'authentiquement chrétien, il est contraint de porter l'étoile jaune.


En 1942, sa sœur Julie-Delphine meurt, anéantie par la peur. L'année suivante, son frère Gaston, puis en janvier 1944, sa sœur chérie Myrté-Léa sont déportés à Auschwitz, dont ni l'un ni l'autre ne reviendront. Max Jacob est finalement arrêté le 24 février 1944, emprisonné à la prison d'Orléans, puis déporté quatre jours plus tard au camp de Drancy d'où partaient les convois vers l'Allemagne.
Il y meurt d'une pneumonie le 5 mars 1944.

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